La rose à Orléans

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Origine et historique

     L'origine du Jardin des Plantes, appelé aussi Jardin botanique, remonte à 1640. La Corporation des Apothicaires (anciens pharmaciens) d'Orléans, dont l'origine remonte à 1555, aménagea un jardin de plantes médicinales et aromatiques sur l'esplanade intérieure de la porte Saint-Laurent (au sud de l'actuel Boulevard Jean-Jaurès) dans une fortification appelée ravelin. Les vastes bâtiments comprenaient notamment une salle de réunions où brillaient les armoiries des apothicaires : une main sortant d'un nuage dans un ciel étoilé, et la devise "Lances et pondera servant" que l'on peut traduire par "Ils ont la garde des balances et des poids". Dès l'origine, ce jardin était l'un des lieux de promenade favoris des orléanais. Presque abandonné au début du XVIIIe siècle, le ravelin redevint à la mode vers 1760 : on restaura les bâtiments et les salles furent transformées en serres et en lieux de réunion où l'on jouait aussi la comédie.

Entrée du Jardin botanique

     En 1788, la municipalité prit le jardin sous sa protection et sous sa surveillance. En 1806, il se classait parmi les premiers jardins botaniques de France. Il devint alors le pôle scientifique d'Orléans où étaient enseignées la chimie, la physique et l'histoire naturelle. Sous le Premier Empire (1804-1815), il fut renommé "Jardin des Plantes" : lieu d'acclimatation des plantes rares et exotiques et site d'étude et d'instruction. Le terme "jardin botanique" reste toutefois encore utilisé de nos jours. En 1826, de nombreuses plantes exotiques furent achetées par la ville à la mort de Melle de Raucourt, artiste célèbre retirée au château de La Chapelle-Saint-Mesmin. Mais pendant leur transport, beaucoup ne résistèrent pas au froid. En 1829, c'est le baron de Caubray qui vend à la ville 70 plantes de serre.

Entrée principale du Jardin botanique

     En 1834, le fort du ravelin Saint-Laurent ayant été détruit pour la construction du mail, le Jardin dut être transféré au sud de la Loire, dans le quartier Saint-Marceau. Ce site, territoire des horticulteurs, des pépiniéristes et des maraîchers depuis le début du XVIe siècle, avait été choisi pour la qualité de son sol, riche et léger. La ville avait alors le choix entre un emplacement rue de la Mouillère et un autre le long de l'Avenue de Saint-Mesmin. Ce dernier fut celui retenu, personne ne pouvant penser à l'origine qu'un axe routier de grande importance (RN20) s'établirait à proximité !

L'Orangerie

     L'architecte orléanais François-Narcisse Pagot fut à l'origine des plans du nouveau jardin sur un vaste terrain de forme triangulaire, et y construisit l'Orangerie. Pour la Société d'Horticulture du Loiret créée en 1839, le Jardin des Plantes devait également se consacrer à la culture "des plantes qui peuvent passer dans l'agriculture ou dans le jardinage". Un verger fut créé à l'ouest et des expérimentations furent menées sur de nouveaux types de culture et semences, dans le but de les diffuser à plus grande échelle, autour d'Orléans comme au plan national. Le Jardin restait aussi bien sûr, comme à son origine, un lieu de promenade agréable et apprécié des orléanais.

Le Jardin de Roses d'Orléans

     A partir de la fin du XIXe siècle, il évolue vers le jardin de ville où la recherche de décors floraux dans un cadre arboré prime sur l'étude scientifique du végétal. Le verger est remplacé par la première roseraie municipale d'Orléans en 1958 et accueille le premier Concours international de roses en septembre 1959. La roseraie d'origine s'étendait sur 6000 m2. Les travaux de terrassement et de maçonnerie nécessaires à son élaboration furent impressionnants : évacuation de 1500 m3 de mauvaises herbes et apport de 2500 m3 de terre végétale. Mais les résultats furent à la hauteur des efforts fournis : à l'origine, 7500 rosiers représentaient près de 400 variétés. Le Jardin de Roses, aux dimensions plus modestes, remplaça la roseraie d'origine en 2002, une grande partie des rosiers ayant été transférés dans la roseraie Jean Dupont, dans le Parc Léon Chénault. Les plantes médicinales et scientifiques furent ensuite transplantées dans les jardins de l'hôpital de la rue Porte Madeleine, et ce qui fut à l'origine un jardin botanique se modifia peu à peu pour devenir le Jardin des Plantes agréable que l'on peut admirer aujourd'hui.

Le jardin régulier

     De nos jours, il s'étend sur 3,5 hectares. Style régulier et style composite ou mixte se distinguent pour allier diversité végétale et promenade. Face au Jardin de Roses, l'un des plus beaux de France, les jardins climatiques prennent place peu à peu. Ils accueillent différentes présentations de plantes : les Jardins alpin, méditerranéen et sec sont d'ores et déjà installés ; les Jardins potager tropical, fruitier conservatoire, le Jardin de formes et le Jardin d'eau sont en devenir. L'Orangerie et les serres tropicales, quant à elles, furent parmi les premières en France à accueillir des plantes exotiques.
     Dans notre époque de montée en puissance des préoccupations écologiques et de développement de l'attachement à la nature, le Jardin des Plantes permet de découvrir, ou de redécouvrir, la richesse de notre patrimoine végétal et les nouvelles créations contemporaines.

"Les jardins sont un patrimoine vivant et fragile.(...) C'est un patrimoine qui, comme d'autres, témoigne de l'histoire des hommes, de l'évolution de leur goût, de leurs aspirations, de leur vision du monde, de la société, du bonheur, du plaisir, du loisir. Les jardins sont également des espaces d'expression de la création, du génie, du talent, de l'amour, de la passion. Ce sont des lieux de bonheur, de quiétude, d'harmonie, et souvent, dans un monde tumultueux, des refuges."
Extrait de l'allocution de Jean-Jacques Aillagon,
Ministre de la Culture et de la Communication,
Initiateur des "Rendez-vous aux jardins",
avril 2003
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