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Le Jardin de Roses
"Il y a, tout au bout du Jardin des Plantes, un lieu conçu tout exprès pour l'éblouissement des sens : une roseraie en liberté, d'une sensualité exubérante, qui vous prend au piège et ne vous lâche plus."- A-M Royer-Pantin, Orléans, Le Temps des Jardins, 2005.
La longue tradition de la culture des roses à Orléans était tout naturellement appelée à se matérialiser un jour par la création d'une grande roseraie municipale. Elle fut ouverte au Jardin des Plantes en 1958. Tracée alors de façon très classique, la 1ère roseraie d'Orléans comprenait 7500 rosiers représentant près de 400 variétés de roses. Cette roseraie comptera finalement jusqu'à 600 variétés car tous les rosiers présentés au Concours International de Roses d'Orléans s'y ajoutèrent. Faute de place suffisante, et compte-tenu des difficultés d'entretien, seuls les roses primées seront finalement conservées dans cette roseraie : Rose d'or décernée par la ville d'Orléans, Médaille d'or offerte par la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, et Plaquette de vermeil offerte par l'Union Horticole Orléanaise.
Cette roseraie d'Orléans a été restructurée pour devenir en 2002 un Jardin de Roses parmi les plus beaux de France. Seuls le portail et la pergola de l'ancienne roseraie ont été conservés. Contrairement aux roseraies classiques, les roses sont ici mises en situation sur une idée de l'architecte-paysagiste J. Grelier. Le thème retenu est celui du jardin exubérant du Paradou, où les deux héros de "La Faute de l'abbé Mouret" d'Émile Zola vivent leur passion amoureuse et leur perte : il s'agissait dans cette oeuvre d'un immense jardin livré à la nature généreuse et luxuriante, qui symbolisait le paradis terrestre. |
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Sur ce thème, le Jardin de Roses se présente comme un élégant enchevêtrement et un foisonnement de rosiers, d'églantiers ou encore de plantes odorantes (menthe, thym, sarriette, camomille, lavande, fenouil,...) ou florifères. Le feuillage du Jardin de Roses a été choisi persistant, tantôt duveteux, tantôt épineux, et décoratif tout au long de l'année par des contrastes intéressants ou des dégradés de couleurs. Les iris y fleurissent en mai et sont suivis des delphiniums. Les pavots en arbre (plantes d'environ 1,50 m de haut) étalent leurs énormes fleurs blanches à coeur jaune de juin à septembre. Les gauras garnissent eux aussi tout l'été les massifs du Jardin de Roses de leur floraison échévelée et foisonnante. |
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Dans cet écrin du Jardin de Roses, plus de 100 variétés de rosiers (2 à 3 nouveautés par an) sont plantées "à la diable" et s'épanouissent en touffes, en buissons, en tapis ou, pour les plantes grimpantes, suivent des supports spécialement créés (de grands arceaux métalliques pour la plupart), certains enjambant les allées du Jardin de Roses. Les roses aux parfums variés sont simples, semi-doubles, ou doubles voire très doubles, de forme plate, ou bien en coupe. Les couleurs des roses vont du blanc immaculé, crème ou rosé, au jaune, rouge carmin, brun, violacé, cuivré... |
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Plonger dans ce foisonnement faussement désordonné de fleurs, leur parfum envoûtant et leurs infinies couleurs, tantôt vives tantôt pastels, vous fera vite oublier la proximité de la Route Nationale qui passe malheureusement juste le long de cette extrémité sud-ouest du Jardin des Plantes, derrière un mur anti-bruit. Mais, vivant et secret, ce Jardin de Roses ne livre ses mystères qu'au visiteur qui prend son temps et la découvre peu à peu. Déambulez donc dans les sentiers à peine dallés (s'apparentant plus à des pas japonais qu'à des allées), en plein coeur de cette féérie végétale, ou prenez le temps de vous asseoir quelques instants sur les chaises posées le long de ce Jardin de Roses qui, à la belle saison, fait appel à tous nos sens. Promenade, découverte, contemplation, ressourcement, le Jardin de Roses offre ainsi des instants de plénitude et de sérénité. |
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